Sainte Victoire - Pic des Mouches

Dimanche 10 mars: j'ai prévu d'enchaîner plusieurs montées menant toutes au Pic des Mouches, histoire de m'entraîner sur de longues ascension, dans les pierriers instables si fréquents dans la face sud.

Départ tôt...7h30, le jour s'est tout juste levé, mais le ciel est encore bien sombre, de nombreux filets d'eau ruissellent car depuis plusieurs semaines, entre les chutes de neige et les orages, les sols ont bien été lessivés.

Je suis parti du parking Saint Ser...très vite, j'opte pour le tracé bleu / vert qui bifurque vers la droite...la montée se fait assez rapidement bien qu'il faille marcher presque tout le temps, et même franchir quelques dalles. Ces escalades ne sont pas bien techniques, mais elles rompent le rythme.

Bientôt, je redescends vers le pied d'un couloir assez raide...le balisage qui a été refait indique parfaitement la bifurcation entre les deux tracés: le bleu, à gauche, le vert par la droite. Je monte par le bleu.


Un coup d'oeil sur la montre garmin...je progresse à 900 m/h...ça me convient compte-tenu des ressauts pas simples à franchir.


Je sors sur la crête en 40 minutes, pour 602 m de D+...Le Pic des Mouches est à 100 m vers l'Est...

Il fait doux; quasi pas de vent (c'est rare, ici!).

Coup de téléphone à la maison...je grignotte un peu des nouvelles barres de céréales que je me confectionne (cf message précédent)...cette fois, leur goût est encore meilleur...A quand la toque et l'étoile?

A l'horizon, les Alpes brillent au soleil; on voit assez nettement le sommet du Ventoux...Vers l'Est, le Var sommeille encore sous les nuages...

Maintenant direction l'oratoire de Malivert...je chemine en suivant le GR, je cherche, en vain, le gouffre de Cagueloup...J'aurais tant voulu m'en approcher...Je croise un coureur qui vient de Puyloubier, il ne connaît pas ce gouffre...Nous bavardons un bon moment...Il n'a pas pu trouver à temps un dossard pour le TSV...Nous nous quittons, pas pour bien longtemps car nous allons tous les deux descendre vers le col de Portes...mais par 2 itinéraires différents.

A l'oratoire de Malivert, je m'engage sur la large piste DFCI qui part à gauche....1 km plus loin, on quitte la piste pour prendre une sente balisée en bleu...lorsqu'on retraverse cette piste, on peut poursuivre par la  belle trace qui descend vite vers la route du Col de Portes...Attention, en bas, il faut longer un parc à mouton, par la gauche.

Des crocus sortent de terre...Par chez moi, on les appelle perce-neige...

Dès le col, la remontée vers le pic des Mouches se fait à bon rythme, je recroise comme prévu le traileur rencontré sur les crêtes...il m'informe que 2 autres coureurs sont au-dessus, à au moins 10/15 minutes...j'engage une inutile (et vaine !) poursuite...On sent le compétiteur qui sommeille...A la faveur d'un replat, je les apercevrai...ils n'ont plus que 5 minutes d'avance sur moi, mais je ne les rattraperai pas... Au sommet, nous bavarderons juste le temps de souffler, et chacun de poursuivre sur son itinéraire.

Je redescends immédiatement par le tracé bleu et presque tout en bas, à la bifurcation entre les tracés bleu et vert, je regrimpe illico par le vert...

Cette troisième ascension devient rude, la fatigue gagne insidieusement...

il faut remonter des pierriers fuyants...

Mais, le rythme ne faiblit guère, tout juste une ou deux pauses pour sortir l'appareil photo...

Ce tracé vert est assez long, sinueux, parfois il faut redescendre une dizaine de mètres...et reprendre aussitôt du dénivelé...Plus l'on monte, plus la face s'élargit pour devenir un immense cirque aride et parsemé d'éboulis.

Dans le haut de la pente, il n'y a plus de balisage...de multiples traces de passages rayonnent dans tout le secteur.

Je cherche la trace la plus directe tout en évitant les zones trop instables...une dernière pause sous le somment, pour ce vieux pin desséché....et je rejoins pour la troisième fois ce Pic des Mouches...cette fois, il y a de nombreux randonneurs.


Je n'ai plus qu'à rejoindre la Chapelle Saint Ser en gagnant, le tracé en pointillés rouges, qui commence sous le baou de l'aigle.

   Au final, 2h55 de galopade, 1440 m de D+, quelques sympathiques rencontres, et beaucoup de bonheur...