Sortie de Noël
Mercredi 23 décembre. A la télé, on annonce une "fenêtre météo" de quelques heures, le matin. j'en profite pour courir dans la Sainte Victoire, massif que j'apprécie particulièrement en raison des dénivelés que l'on peut "avaler" et de la beauté sublime des paysages...
Les dalles sont particulièrement humides...j'espère que ça ne glissera pas trop dans la montée du Clapier vers laquelle j'ai décidé de m'engager; ce sera, pour moi, la première de cette montée mythique du Trail Sainte Victoire...
Dès le début, je dois chercher mon passage car plusieurs sentiers sont gorgés d'eau; au loin clapote gentiment une petite cascade...
J'aborde les premières rampes et me dirige vers une des anciennes carrières de marbre dont l'activité a cessé au début du XX° siècle.
Autrefois, le sciage de ces énormes blocs se faisait par un simple cable d'acier dont il reste un brin, le long de la piste.
A la base d'un bloc, on distingue encore les coins de métal qui servaient à fendre la roche,...
Ensuite, le sentier déploie régulièrement ses lacets et rapidement j'atteins le point de départ du tracé vert du Clapier.
La-haut, les dalles dévoilent pudiquement leurs lignes de faiblesse et le tracé que je devine...
Les dernières rampes sont assez impressionnantes; bon, plus je progresse, plus les roches sont sèches et les chaussures, très adhérentes, me permettent de tailler tout droit...mais je suis particulièrement attentif à ne pas rater les marques vertes du tracé que je découvre pour la première fois.
J'atteins le sommet en 53 minutes, départ de la Maison de la Sainte Victoire; ça me semble honnête ...
On dit souvent que le danger ne se trouve pas là où on l'attend le plus...ce vieil adage est particulièrement justifié sur la crête où les lapiaz gluants de lichens mouillés sont aussi glissants que des roches verglacées...
Ainsi, je vais mettre près de 30 minutes pour rejoindre le Prieuré tant je cours, léger, méfiant, léger, méfiant...ce qui ne m'empêchera pas une belle gamelle sur la hanche...
Au loin, la Croix de Provence se dresse, ironique, devant tant de maladresses...
Ensuite je dévale le sentier Immoucha et plonge sur le Pas du Moine....en bas, je remonte illico pour regagner le Pas de l'Escalette, sur la crête Immoucha....
Un peu de hors piste à travers les flancs de Costes Chaudes...et je débouyle vers le Vallon de la Dispute...
Sous la ligne à haute tension, un petit cairn révèle une splendide monotrace qui, en bas, remonte vers un vallon isolé, l'ancien champ de tir, je crois...Sur le sol, des traces de chevreuil...il me semble toucher le bout du monde...Le sentier en balcon se dirige vers une reculée et ses petites cascades limpides...
Le passage d'un gué me demandera un peu d'attention...pas envie de patauger comme à Ollioules... déjà 2h de course...je m'alimente un peu...le but n'est pas de s'épuiser, ne prendre que le plaisir d'enchaîner des foulées souples et régulières...
Je bascule dans le vallon des Harmelins et bientôt, c'est le refuge Cézanne et ensuite la montée (en alternant marche et petites foulées....et Oui!!!) vers l'Oppidum de Saint Antonin d'où je rejoins le parking.
Il m'aura fallu un peu moins de 3 heures...quelques gouttes de pluie perlent sur le pare-brise...la fenêtre météo se referme...