Course pédestre des Alpilles

Saint Rémy de Provence, samedi 10 mai.

Vous aviez peut-être pensé que j'avais cessé toute activité? Que nenni!
En fait, après deux dimanches consécutifs à courir, j'avais ressenti le besoin de me retrouver dans les collines, dans le seul but d'enchaîner les sentiers et les vallons. Je suis allé m'entraîner au-dessus de Velaux, j'ai testé également un autre secteur, le revers de la colline qui surplombe l'Arc... Site superbe, peu fréquenté, avec de longs sentiers ombragés, assez étroits, tout en ressauts et lacets. ..A voir! J'ai aussi tenté de faire un peu de fractionné...

Mais le plaisir d'une nouvelle course est revenu et me voici à Saint Rémy de Provence, samedi 10 mai. 17 heures.
Le départ va être donné dans une sympathique cohue. En ce week-end de Pentecôte, je vois que des concurrents sont de passage...il y en a de la région parisienne, d'autres du Lyonnais ou de Chalon sur Saône....Il y a même deux coureurs Belges...
Nous nous agglutinons en bordure d'une route sur laquelle circulent encore des automobilistes étonnés! Ils se fraient un passage entre des coureurs tout aussi inquiets, pour leurs orteils, eux! Et la police municipale tarde à fermer cette portion de route...

Premier kilomètre vite avalé malgré la chaleur. 3min58! c'est rapide pour moi; pourtant, je ne ressens pas d'essoufflement particulier; serais-je en forme? Nous verrons bien.

Les groupes se constituent; 50 m devant, une dizaine de coureurs accompagnent une féminine qui a une belle foulée, ses nattes s'agitant au vent.

2 km: 8 min 15. Je consulte rapidement mon chronomètre. Le faux-plat a fait baissé l'allure de tout le monde; nous sommes toujours dans les mêmes positions.  Brusquement, le parcours vire sur la gauche et nous attaquons les pistes. Nous remontons un long vallon ombragé, bordé de falaises sur lesquelles il y a des grimpeurs...

Il fait bien chaud. Je cours avec une gourde à la ceinture. A la faveur d'une portion plate, je prends une gorgée d'eau.
Deux coureurs me passent et je parviens à rester dans leur rythme ce qui me permet de rattraper quelques concurrents qui me précédaient.

Le premier ravitaillement approche, mais un point de côté me cisaille le côté droit depuis quelques instants.
Les bénévoles nous accueillent avec enthousiasme, tendent un verre d'eau, une éponge....je bois le plus calmement....et c'est reparti.

km 5: 24 min 20. je calcule....
A ce rythme, je peux espérer passer sous l'heure et demie de course car je pour la première fois de ma nouvelle "carrière" de coureur, je me suis inscrit sur le "grand" parcours; 18 km. C'est déjà beaucoup pour moi. Je n'ai jamais couru sur une telle distance. Pour moi, ce sera un test précieux car après Lambesc (16 km) et Saint Cannat( 13 km).  Donc, je gère ma foulée, et lorsque la bifurcation des deux parcours me fait virer à droite, j'en ressens un certain plaisir à faire comme les "grands". mais le point de côté est toujours présent...

Sur le tracé du parcours, au départ, on avait annoncé un passage à 20%. Et le voici qui approche. Vite, je sors l'appareil photo pour saisir cet instant. La sente caillouteuse se redresse; il semble presqu'impossible de courir tant la pente est raide. Je persiste un peu encore en toutes petites foulées, ce qui me vaut revenir sur quelques coureurs, mais je dois capituler.
Une petite voix intérieure me dit "Ne disperse pas tant d'énergie, il reste au moins 12 km!"

Nous atteignons le point culminant du circuit et c'est vrai la vue est superbe.
Mais je n'arrive pas à apercevoir le château des Baux...Dommage...
Longue descente dans un vallon isolé. Le point de côté a disparu dans la montée précédente...mais comme toujours, je ne suis pas très performant sur les profils descendants, je me fais rattraper. Pourtant il me semble que l'allure est meilleure que lors des deux précédentes courses...les appuis sont plus solides, les chevilles souffrent moins, j'allonge les foulées.

Nouveau ravitaillement...nouveaux encouragements....Quelques dizaines de mètres plus en amont, un bac est là pour que les coureurs y jettent leur verre ou leur éponge....Objectif zéro pollution! Bien vu!!
Nouvelle montée.... il fait touours bien chaud. Je commence à taper dans le dur. l'ascension me semble longue, très longue, il faut que je résiste au retour de quelques coureurs.
Km 10: 48 min 20. L'allure n'a pas varié et pourtant je peine de plus en plus!
Inexorablement, je faiblis, je faiblis...Je dépasse des randonneurs indifférents et qui ignorent ostensiblement nos efforts. C'est tout juste s'il ne faut pas s'écarter de la piste pour les dépasser!

A la faveur d'un lacet, je lorgne en direction de quelques coureurs qui progressent au-dessous de moi....Quand vont-ils me reprendre?
C'est inéluctable tant la défaillance qui m'accable semble implacable!

km 12:  1 heure tout rond! Facile à mémoriser, mais il reste encore 6 km et il me sera difficile de rester sous la barre de l'heure et demie de course....

Une longue portion descendante dans un chouette vallon bien ombragé fait souffrir les orteils qui buttent contre le bout des chaussures....Deux schtroumpfs orange veillent sur sur nous.

Devinent-ils que je n'en peux plus?
Bon, allez courage.... l'allure redevient meilleure, je reprends un rythme correct....
Pourtant, à l'approche du dernier ravitaillement, une légère montée me semble épouvantable.
Je me dirige vers les tables en marchant. Je n'en peux plus!  J'ai l'estomac barré, les intestins tout noués et ballonnés. Tant pis pour le chrono!

Il faut poursuivre coûte que coûte!
Un coureur me dépasse, un de plus... Mais étonnament, il ne me prend tout au plus qu'une vingtaine de mètres et j'essaie alors de maintenir cet écart.
Le dernier kilomètre se déroule dans un lacis de petites rues anonymes, pas chouettes du tout, et au débouché du dernier virage, l'arrivée est là, sur la place poussiéreuse. Je marche entre les barrière de l'entonnoir d'arrivée, la tête lourde, une sensation d'exténuement! J'ai pris un coup de chaud?
Le ravitaillement à l'arrivée me semble un peu chiche, mais je n'ai guère d'appétit. Je déniche un fond de coca et une demi-banane, l'estomac est raide! Je me requinquerai ce soir, en ce moment, pas le goût!

KMS toujours aussi efficace affiche rapidement les résultats.  1h28 min 3 s...J'ai tenu le chrono que je m'étais fixé et ceci m'aide à surmonter l'intense fatigue.
Je suis arrivé 52 ième, 8 ième de la catégorie; 12,27 km/h. Bon, pas trop mal pour un essai sur cette distance...
Je ferai le point sur ma "perf" un peu plus tard....

Tous les résultats de cette course: